L’histoire du peuple des Roms en Europe

Rom signifie « l’homme accompli » en langue Romani. Originaires du Nord de l’Inde, les Roms entamèrent leur première migration vers l’Europe au 9ème siècle après Jésus Christ. Persécutés en France sous Louis XIV, les Roms sont réduits en esclavage en Roumanie jusqu’en 1856. Retour sur ce passé avec Sylvie Laroche Armée du Salut, ancienne directrice.

Un groupe d’individus persécutés pendant des siècles

Les Roms n’ont jamais eu de liberté. Dans le passé, ils ont même été traités comme des objets. Leurs âmes étaient traitées comme des objets et appartenaient à un maître, que ce soit un individu ou une institution. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ils sont victimes d’extermination. L’élément essentiel qui permet de parler de génocide des tsiganes, c’est que cette persécution était systématiquement familiale. Elle engageait donc les hommes, les femmes, les enfants, les vieillards.

Congrès international des Roms

En 1971 se tient à Londres le premier Congrès international des Roms. Ils revendiquent alors le droit à être reconnus comme un peuple à part entière et choisissent d’être appelés Roms, plutôt que Tsiganes, terme considéré comme péjoratif à la suite de la Seconde Guerre mondiale.

« Il s’agissait de les [Roms] réunir tous ensemble sur le dernier vocable » précise Sylvie Laroche Armee du Salut. C’est le vocable de Rom qui signifie « homm » qui est d’origine indienne. Ce terme est d’origine indienne et il rappelle les origines très anciennes de ce peuple.

Les différentes populations au sein du peuple Rom

Aujourd’hui, le terme Rom englobe 3 groupes de populations. Il y a les Sintés et les Manouches qui vivent en Allemagne, en France et en Italie. Il y a les Kalés et les Gitans qui vivent en France et en Espagne. Et pour finir on retrouve les Roms qui vivent en Slovaquie, Hongrie, Roumanie, Serbie, Kosovo, Bulgarie et Grèce.

Discrimination des Roms

Tous les jours, il y a des familles Roms expulsées de leurs campements. Sylvie Laroche souligne qu’ils sont constamment confrontés aux discriminations notamment dans les pays de l’Europe de l’est. Fuyant ces discriminations, ces Roms des pays de l’est cherchent à venir en Europe occidentale. En Roumanie, terre nourricière des Roms, il y a beaucoup de racisme. Les populations n’écoutent pas les Roms. Il y a même du racisme envers les enfants de Roms au sein des écoles. Ils sont dans les classes, mais juste pour être dans les classes. Souvent mis de côtés, les enseignants ne prennent pas la peine de leur enseigner les leçons ou de leur poser des questions. Ce traitement explique pourquoi de nombreux Roms décident de partir.

L’avis de Laurent El Ghozi : cofondateur de Romeurope

C’est effectivement la pauvreté et les persécutions, l’absence de travail et, du fait de la chute des régimes communistes, l’absence de toute structure étatique qui les protège. En France, environ 16 000 Roms venant souvent des pays de l’Est, vivraient dans des bidonvilles.

Ils ont la réputation malheureuse d’être des voleurs qui font tout, qui cassent tout et ils font la manche avec les enfants. Mais il n’y a pas que les enfants qui font ça.

Sylvie Laroche dit « Les statistiques le montrent ». Il y a effectivement, quelques fois des bandes organisées qui exploitent en particulier les enfants parce qu’ils sont dans une situation de misère absolue et qu’il faut bien survivre, mais sinon, ils ne sont pas plus voleurs et il n’y a pas de gène du voleur chez le Rom.